Texte remarquable de notre ami Barbajohan. Merci à lui pour sa juste colère.


Les premiers de corvée

Aux risques de déplaire : j’irai cracher sur vos tombes.

Tout en bas de la pyramide sociale française, il y a les miséreux, ceux qui dorment dehors, parfois même avec des enfants et qui faute de trouver bombance dans les poubelles se suffisent souvent d’un repas par jour. Le sandwich ou la soupe offerte par les maraudeurs du Secours Catholique, du Secours Populaire ou des Gilets Jaunes.
Ce sont ceux dont on ne veut pas, ceux qui sont chassés, stigmatisés et pour qui personne dans le monde politique n’organisera de manifestation.

Un peu plus haut, il y a une catégorie de population composée, d’une bouche, d’un tube digestif et d’un terminal de déjection.
En fait on les entretient dans des conditions de survie précaire par l’assistanat afin de favoriser les grandes surfaces alimentaires, une façon d’entretenir le profit des actionnaires de ce secteur économique fondamental pour maintenir un semblant de croissance.

Un peu au-dessus, il y a le sous-sol des classes dites moyennes, ceux qui gagnent 5 € de revenu au dessus des seuils et qui n’ont donc droit à rien.
Ceux qui doivent choisir parfois entre payer l’eau, ou (ou exclusif) l’électricité, ou le chauffage ou le loyer, ou les frais de scolarité. Les proies des services fiscaux, avec leurs lettres de relance et leur ATD.
Les proies des vautours des agios et frais bancaires. Ceux qui prient pour que la voiture ne tombe pas en panne, pour ne pas à avoir à l'amener chez le garagiste même pour un contrôle, car ils savent que la banque ne leur octroiera pas de crédit pour acheter un autre véhicule au vu de leur situation d’endettement.
Ceux qui vivent dans l’angoisse du pépin qui les enverrait dans la misère.
Ceux qui ont rayé de leur liste les loisirs, (vacances, cinéma, restaurant, sorties etc..), ceux qui ont même réduit leur consommation alimentaires, et qui fêteront Noël et le Nouvel An au maigre.
Ne vous leurrez pas, il y a parmi ces gens-là, des gens qui sont des petits propriétaires pauvres et qui vivent dans des maisons taudis, les retraites ou les pensions de réversion ne leur permettent plus d’entretenir leur bien.

Et puis il y a ceux qui sont encore juste au-dessus, ceux de l’entresol qui voient rarement le soleil, ceux qui savent qu’eux-même ou un membre de leur famille peut du jour au lendemain basculer dans le vide.
Ils peuvent encore se payer parfois un extra, oh mais un petit extra, un extra à 80 €, un par mois.
L’art des grands manipulateurs de la politique politicienne, populiste et démagogique consiste à leur faire croire qu’ils pourraient vivre un peu mieux si on les débarrassait de ceux qui sont au-dessous d’eux en supprimant tout laxisme économique, salarial, et aides diverses octroyées aux plus miséreux et aux plus précarisés.

En gros la solidarité, c’est un luxe de riche.
Je les rassure ce terme n’existe ni dans le vocabulaire, ni dans l’esprit de ceux qui sont riches, la solidarité ne générant aucun profit financier.

Barbajohan. 8/11/2019.