Communiqué de Presse
des Gilets Jaunes des Alpes maritimes

Mme Geneviève Legay a été brutalement bousculée et projetée au sol par les forces de polices, ce samedi 23 mars 2019 à l’entrée sud de la Place Garibaldi.

Elle souffre de plusieurs fractures du crâne, au rocher (oreille interne) et d’hématomes sous-duraux.
Elle a été dans le coma plusieurs heures, et son état a inquiété suffisamment pour que les médecins réservent leur appréciation sur son pronostic vital durant toute la fin de journée. Aujourd’hui, ses proches attendent de connaître l’étendue des séquelles que Geneviève aura à supporter pour les jours, les mois et les années à venir.

Nous, Gilets Jaunes des Alpes maritimes, accusons les responsables politiques, locaux et nationaux, les responsables des hiérarchies descendantes (préfectures, polices et assimilés) de fomenter la violence, les tensions et de provoquer les drames innombrables qui désormais affectent la population dans son ensemble.

Geneviève, envers laquelle nous exprimons notre soutien,

notre reconnaissance et nos vœux d’un rétablissement optimal, est hélas une victime de plus dans ce long cortège d’éborgnés, de mutilés, de défigurés, de traumatisés physiquement et moralement qui défile dans toute sa morbidité, loin de l’exposition médiatique, depuis le 17 novembre.

Ce samedi, les forces de l’ordre se sont rendues coupables de nombreuses illégalités.

- Les grenades et de LBD ne sont pas des armes offensives, ores à aucun moment quiconque n’a vu un manifestant tenter d’agresser un représentant de la loi.
- Les LBD ont encore été tirés à hauteur de tête (une oreille coupée en deux ce samedi à Nice en témoigne)
- Les forces de l’ordre, après dispersion (quartier St Philippe), ont poursuivi les manifestants dans les petites rues (hors périmètre « interdit »). Elles y ont fait usage d’armes urbaines (LBD, matraques, …) blessant plusieurs personnes sans nécessité légale (plusieurs agressés ont dû se rendre à l’hôpital).

- Nombre d’arrestations arbitraires effectuées sur des personnes n’ayant aucune attitude vindicative.

Rappelons aussi que depuis 19 semaines, aucune déprédation n’a été constatée sur Nice du fait des Gilets Jaunes ; pas un rétroviseur arraché, pas même un verre brisé en terrasse des cafés…
Ainsi le déploiement des forces de l’ordre ce samedi 23 mars a été disproportionné, exagéré, démesuré dans la volonté expresse de faire montée la tension, de faire peur à la population, d’instrumentaliser le mouvement des Gilets Jaunes à des fins de communication médiatique, politique et électorale.

Comme Geneviève, nous avons seulement et strictement manifesté de façon pacifique et, braver un arrêté préfectoral dans ces conditions ne justifie en rien l’exercice violent de la force.

En matière de maintien de l’ordre, le respect de la proportionnalité des moyens employés au regard de « contrevenants » est une règle absolue, que ce soit dans la rue, en matière militaire, judiciaire ou autre.

Devant ces faits et suite à ces rappels, les Gilets jaunes constatent que les différents pouvoirs sensés régir l’ordonnance républicaine et démocratique ont perdu la mesure de leur mission et sont désormais entrés dans un exercice irrationnel de leur mandat.

Les Gilets Jaunes s’inquiètent de la disparition du contrat social qui garantit les conditions de la vie démocratique dans notre pays. L’obscurantisme a pris le pas sur la pensée éclairée qui doit promotionner le bien commun.

Les Gilets Jaunes constatent la négation totale de leurs revendications malgré ce que cherche à faire accroire le pouvoir en place.
La seule réponse que l’ont reçoit depuis des mois est la violence brute des pouvoirs publics
La seule arme que nous portons est une opinion contraire à celle du gouvernement.

Geneviève vient hélas se ranger aux côtés des victimes trop nombreuses des dérives du pouvoir. Nous lui souhaitons le meilleur rétablissement possible. Comme nous souhaitons celui de toutes les autres victimes physiquement atteintes par les forces de police aux ordres d’un gouvernement dont nous contestons la légitimité.

Cette contestation affichée relève encore de notre droit ...sauf si nous ne sommes plus dans cette démocratie dont le pouvoir se revendique en toute duplicité au vu des forfaitures dont il se rend coupable jour après jour, semaines après semaines.

Les Gilets Jaunes des Alpes maritimes *

Les gilets jaunes n’étant pas un groupe constitué, ce communiqué n’est l’émanation que d’un cercle élargi de personnes actives dans le mouvement mais préjuge, malgré cette réserve, qu’il témoigne du ressenti de tout ceux qui les accompagnent régulièrement.