Depuis ces derniers mois et, plus précisément, depuis le début du Mouvement des Gilets Jaunes, beaucoup d'entre nous doivent se rendre à l'évidence : le gouvernement français est un gouvernement hautement répressif.
Cette prise de conscience émerge alors que de nombreuses répressions avaient eu lieu par le passé dans notre pays sans qu'elles aient pu passer le filtre de l'omerta médiatique et parvenir jusqu'aux primo-militants que sont la plupart des Gilets Jaunes. Ainsi les répressions dans les quartiers, dans les ZAD, chez les écolos et contre d'autres militants expérimentés... avaient depuis longtemps produites leur cortège de victimes en toute clandestinité, passant sous la ligne de flottaison maintenue au plus haut par nos politiques au pouvoir et avec la complicité de nos chers journaleux.
Outre l'éveil des consciences, le Mouvement aura aussi eu le mérite de répandre la tache répressive au-delà des franges du tapis sous lequel les gouvernements précédents étaient parvenus à la cacher aux yeux d'une majorité de français. Bien qu'encore beaucoup trop d'entre eux continuent de vaquer à leur vie prétendument tranquille et confortable, une population de plus en plus importante sait enfin dans quel monde nous vivons (survivons).
Fort de ce constat, définitivement évident, les Gilets Jaunes accompagnés de personnes émanant des mouvements réprimés par le passé, se regroupent et s'organisent. Les entités de Défense Collective s'étoffent un peu partout en France.
Le domaine de compétence sur lequel elles entendent agir va du simple contrôle d'identité aux procès au pénal en passant par les Gardes à Vue (GAV). Outre leurs activités de conseil, de soutien et d'aide tout au long des procédures policières et judiciaires, elles mettent en avant un credo : faire reconnaître le caractère politique de la répression et agir en conséquence.
Ce credo se base sur un constat : Quelle que soit la stratégie de défense choisie par le "justiciable" (défense individuelle ou défense collective), les sentences ne tiennent aucun compte des plaidoiries, aussi brillantes soient-elles. L'arène policière et le théâtre judiciaire sont entièrement dévoués aux instructions politiques qui leur sont données. Quoi qu'il arrive le mis en cause subira un procès politique qui, comme dans tous les systèmes répressifs au monde, ne sera jamais assumer comme tel. Ainsi, en l'état actuel, l'arbitraire présidera aux décisions de condamnations assénées.
Malgré ce constat, nombre de citoyens, sous la pression intense de cette machine à broyer, opte pour une défense individuelle (sauver ses fesses). Ce réflexe, confinant à l'instinct de conservation, est appelé par les tenants de la Défense Collective, la Dissociation. Bien qu'il s'agisse d'un choix hautement personnel, ce choix doit se faire en conscience et surtout en connaissance de cause.
Une fois en GAV, en se dissociant de la manif', du déroulement des événements, du mouvement, le "justiciable" se place en marge. Ce faisant, il peut croire en la clémence des policiers puis des juges. Et c'est bien naturel, mais ce premier réflexe ne garantit rien pour la suite et le ramène au statut de délinquant isolé, ayant agi sans raison et donc ne méritant, justement, aucune clémence. Pour autant être considéré comme un opposant politique, un insurgé, n'arrangera pas forcément le cas. Il en restera au moins qu'il n'aura pas chercher à monnayer, négocier, relativiser, minimiser la portée politique de ses actes.
Si opter pour une Défense Collective ne garantit pas un bénéfice face à la peine encourue, cela permet au moins de préserver son honneur. Et puis, il peut aussi arriver, par exemple, qu'un soutien en nombre devant ou dans le tribunal puisse infléchir favorablement la décision d'un juge. Mais face à l'arbitraire et à l'aveuglement, toute tentative d'influence ou de pression reste, quoi qu'il en soit, aléatoire.
Voilà posé le débat pour ou contre la Défense Collective. Ce débat, s'il se développe ici à travers des mots et des argumentaires plus ou moins abstraits, deviendra hélas très concret, solide même, au coeur et au ventre de ceux qui auront à le trancher alors qu'ils seront jetés au fond d'une cellule.
Les articles, les documents qui trouveront place dans le chapitre dédié de ce site n'ont d'autres prétentions que de proposer quelques ancrages à ceux qui auront à s'extirper des sables mouvants fourbis par l'autorité répressive. Quelle que soit l'option prise, elle relèvera de l'intime même s'il s'agit de s'élever au niveau d'une noble et belle cause collective. Nul ne peut juger.
En réponse à vos questions et demandes d'informations et après consultation auprès des avocats, voici quelques infos :
L'ETAT D'URGENCE SANITAIRE A ÉTÉ PROLONGÉ JUSQU AU 10 JUILLET 2020, ce qui veut dire que les ordonnances promulguées pendant le confinement sont maintenues ainsi que les sanctions en cas de non respect.
- Amende de 135 euros (majorée à 375 euros si elle n'est pas payée dans le délai imparti)
- Garde à vue en cas de récidive être passible du tribunal correctionnel avec des peines allant de travaux d'intérêt général à une peine de prison.
Concernant la limitation des libertés individuelles parmi elles "la liberté d'aller et venir, la liberté d'entreprendre et la liberté de réunion."
Pour information, vous pouvez contacter La défense collective 06 au 07 53 41 14 17 en indiquant le motif de votre appel.
Avocat de permanence pendant les deux semaines à venir (A ne contacter svp qu'en cas d'urgence de garde à vue ) : MAITRE BENJAMIN TAIEB au 07 77 83 04 67
Infos obsolètes. Se reporter sur le site dédié Défense Collective PACA :
Soyez prudents et prenez soins de vous.
Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Témoignages et envoi de fichiers : https://drop.chapril.org/
Permanence téléphonique : 06 27 09 32 94 18h à 22h 7/7
Soirée concert de soutien
aux inculpés de la Société Générale
aux Diables Bleus le 07/02/2020
Les gains seront versés au pot commun qui répartira l'argent à chacun de manière équitable pour sa défense.
En raison de l'acte de désobéissance civile, qui a eu lieu contre la SG de Nice le 29/10/2019, 10 interpellés dont 1 mis hors de cause ont été arrêtés et privés de leur liberté pendant plus de 50 heures, dont 48 de GAV.
Le but était de révéler la saleté de la banque, à savoir en résumé, l'investissement dans les énergies fossiles et la pratique de l'évasion fiscale.
Leur procès, où ils vous attendent nombreux pour les soutenir, a été fixé le 10/02/2020 au TGI de Nice.
Une soirée concert de soutien a donc été programmée aux Diables Bleus le 07/02/2020, et les gains seront versés au pot commun qui repartira l'argent à chacun de manière équitable pour sa défense.
Événement soutenu par Attac06.
Nombre de places limitées, réservations par mail à:
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Accueil à partir de 20h.
Début du spectacle à 21h.
Artistes:
- Nasra El Hafrit Band - Afrobeat music - Saxo et chants.
- Mathieu Epstein - Théâtre: sketchs poétiques - Medecine Man: le monde est malade mais je le soigne.
- Erwan Quesnel - Théâtre: sketchs poétiques - Le bipoète et ses conquêtes.
Droit d'entrée:
12 euros dont 2 d'adhésion à l'association
Lien cagnotte - si affinité + :
https://www.lepotsolidaire.fr/pot/3g0bl1rv
Lien pétition Attac06 - à signer, à partager sans modération:
https://local.attac.org/attac06/spip.php?article973
Lien informations procès du 10/02/2020 - nous vous y attendons nombreux :
https://www.facebook.com/Rendez-vous-le-10-F%C3%A9vrier-111566560379633/?modal=admin_todo_tour
Lundi 20 janvier, aux alentours de 5h du matin,
8 militants et militantes du groupe local de Greenpeace France à Nice et du groupe ANV Nice
ont été arrêtés et mis en garde à vue.
Dans le cadre d’une campagne nationale de sensibilisation des candidats et candidates aux municipales, l’association Greenpeace France a lancé des activités d’affichage de messages contre la pollution de l’air dans la ville. Le matériel utilisé est totalement biodégradable puisqu’il s’agit d’une colle écologique et de peinture à la craie.
« Cette mise en garde à vue est inacceptable et scandaleuse, condamne Sarah Fayolle, chargée de campagne transport pour Greenpeace France. Elle symbolise une hostilité et des méthodes d’intimidation grandissantes envers les militants, particulièrement visibles à Nice ces dernières semaines. Des militants non-violents doivent pouvoir sensibiliser les citoyennes et citoyens et interpeller librement des candidats aux élections sur des sujets aussi primordiaux que la pollution de l’air, sans risquer d’arrestation ni de condamnation. Ils font, bénévolement et sur leur temps libre, un travail précieux d’intérêt général. Ils devraient être félicités et non arrêtés pour cela. Nous attendons leur sortie de garde à vue au plus vite ».
Cette arrestation intervient dans le cadre d’une campagne nationale de Greenpeace France pour demander aux candidats aux élections municipales de s’engager contre la pollution de l’air liée au trafic routier.
À Nice, où les engagements du maire Les Républicains sortant, Christian Estrosi, sont très insuffisants en la matière, la situation est particulièremet tendue. Suite à une première activité de sensibilisation, une plainte a été déposée par Christian Estrosi et l’association des amis du Maire. Dans une interview de Nice-matin, Christian Estrosi déclarait pourtant vouloir retirer sa plainte et laisser « sa porte ouverte » au dialogue. « La première des choses serait de faire en sorte que nos militants puissent faire passer leur messages librement, dans un contexte apaisé », conclut Sarah Fayolle.
Publié le 20 janvier 2020
Sur Greenpeace.fr
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