Les policiers niçois non contents de s'adonner à des réactions disproportionnées en rajoutent en se révélant rancuniers.

Comme le fut l'interpellation à laquelle ils ont procédé samedi midi en marge du Tour, la mise en Garde à Vue (GAV) de l'auteur de la vidéo est tout aussi disproportionnée.

Le chef d'accusation pour cette GAV est "outrage à autorité ...".
L'outrage est matérialisé par les quelques injures que l'on entend pendant la prise de vue. On conçoit que ces injures sont proférées en regard de la violence dont témoignent les images qui, rappelons-le, se terminent sur un visage ensanglanté.

Cette convocation reste fidèle à la répression exceptionnelle dédiée aux Gilets Jaunes et autres militants citoyens commanditée par le pouvoir en place depuis 2017, répression qui contraste avec l'impunité constatée en d'autres occasions, en d'autres lieux et envers d'autres justiciables.
Le deux poids, deux mesures est d'ailleurs devenu un style, une doctrine ; il persiste ici, comme en toute choses aujourd'hui en ce pays.
C'est d'ailleurs lui qui génère les conflits, attisent les oppositions entre citoyens, exacerbe l'état de tension extrême dans lequel est installé la société française.

Ce mercredi donc, c'est la mise en GAV d'un citoyen, légitimement sidéré par la violence subie par d'autres citoyens qui témoigne du désarroi moral ambiant. C'est la mise en GAV d'un français qui a choisi d'ouvrir les yeux et de pas rester spectateur inerte de cette descente en pente "douce" vers un état répressif adossé à des forces de l'ordre qui repoussent chaque jour les limites de nos libertés.

Alors oui, il insulte, il injurie. Son émotion est grande et lui reviennent certainement en mémoire toutes les images de répressions injustes et iniques subies depuis des mois.
Alors oui, il insulte, il injurie. Tout le monde n'a pas la faculté de garder son sang froid dans les moments de violence - et c'est sans doute bon signe -.

Qu'auraient voulu entendre les policiers ? A défaut d'un commentaire favorable à leur propre violence, à défaut d'encouragements à frapper, à entraver, que voulaient-ils entendre ?
Un commentaire ironique, par exemple, affectant un détachement de bon aloi, un peu sarcastique, énoncé dans un langage châtié, humoristique presque... Tout le monde n'est pas Desproges.

On dit "la violence appelle la violence", alors qu'ils ne s'étonnent pas d'entendre des réactions brutes de décoffrage.
Ce qui est terrifiant ce sont, au contraire, les gens qui passent sans réagir, qui trouvent ça normal. Ces gens, ce sont eux les désaxés pas ceux qui légitimement trouvent que quelque chose ne tourne pas rond.
Le contrôle, le sang froid face à la violence nécessite de l'entraînement, de l'habitude, de la banalisation.
Voilà sans doute ce qu'ils auraient voulu et ce qu'ils veulent. Que ce genre d'interpellation devienne banal.

La banalisation de la violence, de la répression, de la terreur.
Certains pensent que la faculté qu'ont les Hommes de s'habituer est un atout qui consacre la capacité d'adaptation. On s'habitue à tout.
Mais il est des personnes qui refusent de se laisser endormir, qui maintiennent à flot le sens moral qui fait d'eux des Hommes et non pas des barbares ou des esclaves.
Abraham Lincoln disait :
"Lorsque l'homme s'habitue à voir les autres porter les chaînes de l'esclavage, c'est qu'il accepte lui-même un jour de les porter."

Et même si la nuit dernière notre ami vidéaste s'est retrouvé, du fond de sa cellule, en situation de porter des chaînes, il n'est pas certain que ceux qui l'y ont envoyé aient conscience d'en porter de plus lourdes et de plus définitives.

Jean-Charles Aknin
3 septembre 2020



La vidéo


Arrestation musclée à Nice près du macdo de la promenade
samedi 29 août pour port non approprié du masque

Liens
Live Facebook tourné devant Auvare le soir de la mise en GAV

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Arrestation musclée en marge du départ du Tour à Nice

L'affaire sur GJGAVPACA


Article de Nice Matin