Le Collectif Yellow Submarine fait suite à son APPEL DES ARTISTES, CRÉATEURS ET CRÉATRICES "Nous ne sommes pas dupes" au sein du Festival de Cannes
Sur les scènes des salles de projection, le collectif organise des prises de paroles en accord avec les programmateurs du lieu et le cinéaste dont le film est sur le point d'être diffusé.
Plusieurs prises de paroles ont lieu, soir après soir, à Cannes telles celles du comédien Xavier Mussel (vidéo ci-dessous), de l'acteur Swann Arlaud, César du meilleur acteur en 2018, ou de Gilles Perret, co-réalisateur du film "J'veux du soleil" avec François Ruffin.
"C’est difficile d’être heureux dans un océan de larmes" Paroles de Gilets jaunes par Swann Arlaud au Festival de Cannes à L'ACID
Ainsi à plusieurs reprises les Gilets Jaunes locaux sont allés au devant de ces artistes au sortir de leurs prestations.
Lien vers Vidéo de la rencontre des GJ 06 avec Swann Arlaud
Lien vers notre article "Nous ne sommes pas dupes - L’appel des artistes, créateurs et créatrices" édité le 4 mai 2019
Intervention de Xavier Mussel pour le Collectif des Sous Marins Jaunes au Festival de Cannes durant la présentation du film de Lech Kowalski "ON VA TOUT PETER" – un texte signé Major Tom – Merci Annabelle, François, Louis et Xavier !
J’ai vu des policiers traîner par les cheveux des femmes sans armes dans la rue.
J’ai vu des policiers rouer de coup de matraque des hommes à terre et sans armes.
J’ai vu des policiers gazer des manifestants retraités sans armes qui se tenaient par la main et qui ont dû fuir en courant pour éviter de suffoquer.
J’ai vu des policiers faire usage en tir tendu de leur flash-ball et toucher au visage des gens sans armes qui se trouvaient à côté de moi.
J’ai vu le sang couler sur le trottoir et les flics charger tout en gazant et faisant pleuvoir les grenades.
J’ai vu des policiers écraser avec leurs genoux le visage et le dos d’un homme sur le bitume pour lui passer des menottes alors qu’il était sans armes.
J’ai vu des enfants pleurer au milieu d’un nuage de gaz lacrymogène sur le marché de Noël que les policiers investissaient en y lançant des grenades.
Et des anciens ministres demandent que la police ouvre le feu sur les manifestants.
Et des ministres réclament la condamnation de la solidarité humaine parce qu’ils ont décidé que cette forme de solidarité était contraire à l’ordre républicain.
Et d’autres ministres veulent créer des dossiers avec les noms des opposants politiques au régime.
Et des intellectuels depuis leur résidence secondaire à l’étranger condamnent les manifestations, les jugeant « putschistes ».
Et le président de la république refuse d’entendre la contestation. Pire, il la juge d’extrême droite, homophobe, antisémite, raciste et illégitime et affirme qu’il fera tout pour la mater.
Mais les gilets jaunes sont violents, ils sont violents car ils mettent le feu à des poubelles, mettent des barrières au milieu de la route et tapent à main nues des hommes formés, entraînés, surprotégés qui n’arrêtent pas de faire des blessés à vie au quotidien.
Les gilets jaunes sont violents parce qu’ils ne rentrent pas chez eux regarder BFM, consommer, bosser et payer leurs crédits.
Les gilets jaunes sont dangereux, extrémistes et haineux.
Alors moi, je suis gilet jaune et je n’ai jamais été violent, je n’ai même jamais jeté le moindre petit caillou sur un flic, je n’ai jamais mis de barrières sur la route ni mis le feu à une poubelle, mais très clairement je commence à m’énerver parce que je n’en peux plus de voir toutes ces horreurs que la police et le gouvernement commettent. Parce que je n’en peux plus, surtout, d’entendre au quotidien les mêmes mensonges, les mêmes tromperies et maintenant les mêmes menaces.
La violence elle existe, mais, pour le moment, seul un côté en fait vraiment usage. Le peuple ne s’est pas encore mis à combattre mais le peuple s’énerve et il a bien raison de le faire.