Programme politique, projet de gouvernement, discours de politique générale, gouvernance vertueuse…

Voilà la titraille affichée par les politiciens qui prétendent porter sur leurs épaules le destin de la France et des Français, épaules justement taillées pour cette noble charge à force de hautes études et d’accumulation de savoir et d’expertise.

C’est à la belle saison des élections présidentielles et législatives qu’ils déroulent leurs prêches. Une sorte de transhumance nationale s’engage alors à l’appel de ces bergers admirables, juchés en haut des promontoires médiatiques qui leur servent de porte-voix à l’adresse du troupeau attentif et plein d’espoir.

Pourtant les ouailles ‟des votes” s’enorgueillissent de se garder de trop de naïveté en faisant montre d’esprit critique et de sagacité. Fières, et dégainant le libre-arbitre qui leur est offert de droit, elles entendent choisir démocratiquement un lieu de pâturage pour les 5 années à venir.

La transhumance électorale terminée, tout est bien qui finit comme dans le meilleur des mondes démocratiques.

Tous les électeurs rentrent chez eux, persuadés d’avoir formulé un vote juste et éclairé, persuadés d’avoir voté en connaissance de toute chose utile, persuadés d’avoir disposé de toutes les informations nécessaires pour fonder leur choix.

Las, ils s’aperçoivent plus ou moins rapidement que le pâturage promis ne dispense jamais vraiment la saveur attendue et les aigreurs de panse ne tardent pas à remugler.

 

Cette fable se déroule tous les 5 ans. Tout le monde sait pourtant confusément que l’ombre des mensonges n’a cessé de gâcher la sincérité des programmes sous le voile des hypocrisies empruntées d’incompétences, d’impuissance et de duplicité.

Ensuite, régulièrement certains soulèvent le voile et tentent d’y extraire les vers grouillant dans le marigot de mensonges. Des vers plus ou moins gros surnagent dans ce grouillamini, filiformes ou charnus, selon.

Mais depuis quelques années, dans ce gargouillat répugnant, on aperçoit désormais de plus en plus clairement et de plus en plus souvent un ver énorme remonter des profondeurs, un Léviathan monstrueux qui semble ne plus pouvoir se cacher aussi aisément qu’il ne le faisait auparavant.

Ce Monstre n’est autre que la Mère de tous les mensonges, mensonges qu’elle dévore l’un après l’autre, petites escroqueries d’argent et grosses supercheries financières. La Mère des mensonges est désormais à découvert sans plus d’enfants opaques pour se dissimuler. Contre toute attente, le marigot est devenu de plus en plus limpide et la route qui mène aux palais où elle a ses habitudes est jalonnée des carcasses de scandales financiers oubliées en chemin.

 

Au travers de ces eaux troubles, on aperçoit sur les frontons de ses résidences des inscriptions censées inspirer respect et confiance. Banques centrales, fonds de pensions, agences de compensation, places boursières, marchés spéculatifs, une ville immense et mystérieuse où l’on usine selon des recettes secrètes l’argent du monde.

La recette initiale, vertueuse, a été engloutie par le tsunami de cupidité qui a déferlé il y a maintenant un demi-siècle sur les peuples de la planète. Depuis lors, la création monétaire appartient aux banquiers en col-blanc qui ont décorrélé la production monétaire de la production de richesses. L’argent a été vidé de sa substance, il est virtuel, éthéré, zombie.

 

Depuis, la plus grosse escroquerie de tous les temps s’est travestie en un système légal qui infuse la vie des peuples, leur esprit et leur âme.

Les recettes ancestrales se perdent une à une dans la nuit de la consommation sans limite. Respect de la nature, autosuffisance, croissance raisonnée, savoir-faire agricole et artisanal, tout disparaît et même ‟ riches et prospères ”, nous sommes tous esclaves d’un système dont on ne pourrait plus sortir sans nous condamner à mort.

La recette ancestrale de la création monétaire a été effacée de la connaissance, elle n’est plus enseignée, mais au contraire tenue secrète, accaparée par un cercle restreint de rois occultes.

Avant que le piège ne se referme définitivement, en ces temps pré-apocalyptiques, l’hydre se révèle au grand jour. Nous devons la terrasser et couper ses têtes multiples. Son pouvoir est immense mais elle ne sait plus créer que du vent, de l’argent factice et ne produit plus rien de concret.

 

Nous devons revenir sur le lavage de cerveau qui nous a convaincus que la dette existe. La Dette n’existe pas, les marchés boursiers ne sont qu’un Casino sans prise sur l’économie réelle, les banques sont vides et sans réserves.

Ces mensonges n’ont rien de légal, et ne correspondent qu’à une représentation mentale viciée par l’autorité illégitime d’escrocs internationaux.

L’hydre financière ne peut être vaincue que si on lui retire son pouvoir de création monétaire.

 

Seul un programme politique résolu à en finir avec cette escroquerie est digne d’être écouté et d’être suivi.

Rétablir l’ISF, économiser sur tel ou tel service public, travailler plus, sortir de l’UE, relocaliser la production, prôner le protectionnisme, reculer l’âge de la retraite… rien de tout cela ne résoudra nos problèmes.

La seule mesure qui vaille, la Mère des réformes, est que le peuple recouvre le pouvoir de battre monnaie. Sans le pouvoir de création monétaire, nul salut.

 

22 avril 2020
Jean-Charles Aknin