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Répondons-leur, amis Gilets Jaunes, et regardons ensemble le chemin parcouru.

Nous nous sommes rassemblés, nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes reconnus et nous avons compris que nous n'étions pas chacun isolé, reclus derrière notre désarroi.

Nous nous sommes montrés partout en France, nous nous sommes affirmés, nous avons construit un mouvement puissant, énergique et unique en son genre.

Nous avons posé des revendications, identifié des malaises, démontré notre mal-être, et, face à beaucoup de citoyens pour lesquels cela ne tombait plus sous le sens, nous avons redéfini l'exigence d'une vie digne pour tous.

Nous avons convoqué, au nom du bon sens, ce que signifie vivre en société, nous avons réaffirmé qu'agir pour le bien commun était la mission de tous, et particulièrement celle des politiques et de toute personne détentrice d'un quelconque pouvoir, patrons y compris.

Nous avons extrait du trou où l'on essayait de les enfouir les nécessités de justice sociale, fiscale et territoriale, réhabilité les impératifs de solidarité qui tissent le corps de la Nation.

Nous avons recentré les injonctions écologiques à l'endroit des gros pollueurs et autres responsables massifs des dérèglements environnementaux.

Nous nous sommes élevés contre toutes les pratiques de cooptation entre privilégiés, de népotisme, de pantouflage, de conflits d'intérêt et de renvois d'ascenseur.

Nous avons relancé la contestation de cette société à 2 vitesses, pratiquant le "deux poids, deux mesures" en matière fiscale et judiciaire, cette société où les nantis payent toujours moins et ne vont jamais en prison.

Mais de toutes ces révélations, - puisqu'il s'est agi de révéler aux endormis et aux factieux qu'une vision vertueuse persistait à l'esprit de nombre de citoyens -, ... mais de toutes ces révélations, il en est d'autres plus formidables encore :

Nous avons réveillé la bête, nous l'avons fait sortir de sa tanière. Elle s'est révélée aux yeux de tous, parée de tous ses détestables atours.

Affublée d'abord de sa duplicité, en nous accusant de tous les péchés communément honnis (racistes, antisémites, barbares, extrémistes...). Et, en minimisant notre nombre, notre cohésion et notre élan.

Affublée ensuite de sa capacité de manipulation, en mobilisant ses affidés, éditorialistes, journalistes et commentateurs à fins de nous décrédibiliser.

Affublée aussi d'une capacité de déni qui n'a d'égale que son aplomb à délivrer des mensonges.

Affublée des pires méthodes pour nous faire taire en instrumentalisant les casseurs, et en lâchant la troupe avec pour consigne de faire mal, de terroriser et de mutiler.

Affublée d'une morgue et d'une arrogance qui, en conscience, ne peuvent que redoubler le désarroi des citoyens en demande, et conduire à la haine de manière à susciter le chaos et l'éclatement de la société dont elle est censée être en charge.

Si l'on ajoute à cet accoutrement, l'inflexibilité délétère qui consiste à amplifier les maux dont souffrent la population, l'autisme pathologique qui lui fait prendre exactement les décisions contraires aux revendications et l'autoritarisme dont elle fait preuve au vu des lois qu'elle continue de voter contre l'avis de l'opinion publique, on doit se rendre à l'évidence : la bête s'est révélée.

Alors nous répondons aux esprits chagrins que pour soigner efficacement une maladie, il faut d'abord poser le bon diagnostic.
Ores, les Gilets Jaunes, mieux que nos intellectuels, mieux que les syndicats, mieux que les partis d'opposition, ont non seulement posé LE diagnostic et ont, de plus, révélé des symptômes jusque là restés cachés.

D'autre part, les Gilets Jaunes ne sont plus seuls. Nombre de citoyens se sont repolitisés, remobilisés. Désormais ce sont les yeux grands ouverts que nos compatriotes avancent. Beaucoup savent désormais que "la vérité est ailleurs" et refusent maintenant d'avaler les mixtures idéologiques qu'on voulait leur faire ingurgiter sans vergogne.

La victoire des Gilets Jaunes s'appelle l'éveil des consciences sociales... n'en déplaise aux esprits chagrins.